J'ai eu récemment une vidéoconférence traitant la très vaste thématique des sites internet pour les vétérinaires. C'était très intéressant car au-delà des quelques particularités imposées par la profession, le sujet a été abordé d'une façon assez générale et les conseils qui nous ont été donnés peuvent s'appliquer pour presque tout ce que l'on veut rendre public sur la toile.
Il est tout à fait légitime de se demander à quoi peut bien servir un site internet alors qu'il est si simple — et gratuit — de se créer un compte Facebook pour ne nommer que lui, immédiatement visible par des centaines voire des milliers de personnes, avec une mise en page prête à l'emploi, seulement quelques photos à intégrer, un peu de texte, et sans aucune notion d'un quelconque langage informatique (rien que la page d'introduction de wikipédia à ce sujet donne déjà le tournis...). Et bien, il y a du pour et du contre (mais surtout du pour !). Développons.
Il n'y a presque que des bonnes raisons !
Ce n'est en revanche pas le cas d'une page Facebook ou Instagram où l'utilisateur ne possédant pas de compte n'aura pas ou très peu accès. Et ces gens existent, oui ! Pleins de raisons à cela : rejet du système de surveillance de masse imposé par les plateformes américaines, désintérêt de cette forme de partage social, manque de motivation voire peur de se créer un compte, etc. Donc si on veut toucher le plus grand nombre d'internaute possible, c'est un passage obligé.
Rien n'oblige à faire un site de 72 pages avec 34 sous-menus et 420 heures de vidéos... on peut faire un site simple, léger, avec l'essentiel, mais professionnel. C'est un gage de qualité qui donnera envie à beaucoup de monde d'aller visiter les lieux physiques.
Impossible d'avoir la mainmise sur un changement de mise en page imposé par Instagram... Si le fournisseur de service décide de changer, tout le monde doit y passer. Sans exception. Que cela plaise ou non. Un site, lui, pourra se personnaliser sans commune mesure. Mais attention, encore faut-il faire le bon choix d'hébergement ! C'est ce que nous verrons plus loin. Il y a également la publicité qui, je trouve, prend de plus en plus de place sur les réseaux sociaux, qu'on ne peut malheureusement que subir.
Facebook paraît un bastion inébranlable... pour l'instant. Mais qui nous dit que sa fréquentation restera aussi durable que le sera internet ? Que les comptes ne deviendront pas payants ? Que l'accès ne sera pas restreint pour des raisons politiques ? Quant au site internet "fait maison", il dépendra de moins de têtes. C'est, en ce sens, plus fiable.
.... mais toutes ces bonnes raisons ont une contrepartie !
Il y a derrière cela une grande question d'ordre économique, qui est en place depuis quasiment les débuts du World Wide Web : INTERNET = GRATUIT. Or, pour tout professionnel, quel que soit le domaine, il me paraît indispensable de se détacher de cette idée. Internet, ce n'est pas que des machines qui tournent toutes seules. C'est avant tout des humains. Au bout de chaque "fil" d'internet, des hommes et des femmes travaillent. Et ce n'est pas gratuit.
Il est cependant possible de créer un site internet gratuit, mais en retour, on ne pourra pas personnaliser son nom de domaine, pas personnaliser ses pages ou très peu, on sera limité sur la quantité de contenu à intégrer, le site sera arrosé de pub, etc etc. Franchement, autant préférer les réseaux sociaux.
Même si on paye un prestataire de service pour tout faire de bout-en-bout, il faudra réfléchir à une trame générale, à ce qu'on veut mettre en avant, au code couleur, faire de belles photos, etc. Cela prend du temps et de l'énergie.
Bien sûr, tout dépend de la "formule" choisie auprès du prestataire. Il en existe à différents niveaux, je conseille d'ailleurs cette vidéo que je trouve bien faite pour expliquer toutes les strates des services informatiques dont on peut disposer.
Certains prestataires gèreront donc de bout-en-bout, auquel cas il n'y a qu'à donner le texte ou les photos à modifier au prestataire et il se charge du travail. Ce genre de choix est confortable mais très dispendieux. A l'inverse, il est possible de simplement louer un VPS à un prestataire comme Gandi ou OVH sur lequel on hébergera son site confectionné par ses soins, le coût sera alors fortement réduit, la flexibilité totale, mais le webmaster a alors la responsabilité de maintenir tout l'écosystème logiciel... c'est donc plus de travail.
Les plus fous peuvent également se passer de tout prestataire (y compris le FAI ! Voir ce blog passionnant), posséder leur propre matériel et tout installer eux-mêmes... C'est très gratifiant et on a une mainmise sur la chaîne complète, mais pas nécessairement économique (l'achat et l'entretien d'un serveur peut être plus cher qu'une location d'un VPS), et en cas de panne, il faut assurer.
En revanche, concernant l'actualisation du contenu, cela n'est pas indispensable dans la mesure où la structure vétérinaire ne subit pas de gros changement de personnel ou de matériel. En revanche, si on crée un blog dessus, il faut publier régulièrement, au risque de faire passer la structure pour morte : si l'article le plus récent date du 11 juillet 2017 alors qu'on est en 2022, cela fait tâche...
On lit de tout et son contraire à ce sujet. A vrai dire, je ne pense pas que son choix ait un impact réel sur le référencement des moteurs de recherche, même si les afficionados de la SEO prétendront sûrement le contraire. Il faut malgré tout bien le réfléchir. Plusieurs raisons à cela :
Pour les structures vétérinaires, ma forme préférée est vetmachin (point) fr, mais ce n'est maleureusement pas toujours possible. Si l'on est obligé de mettre plusieurs mots (comme "clinique" par exemple), mieux vaut les séparer par un tiret du 6.
Et le TLD alors, je mets quoi ? .fr ? .vet ? Au moins cher ?
Je ne peux que conseiller les .fr pour la France métropolitaine, .be pour la Belgique, .re pour La Réunion, etc. Déjà, le prix est en général très correct : de l'ordre de 14€HT à l'année pour le .fr — le prix peut varier en fonction de ce qu'on met devant, et du registrar. Ensuite, cela informe de façon assez sûre sur la localisation nationale de la structure. Ensuite, cela joue a priori favorablement sur le référencement, les internautes cherchant une structure vétérinaire française (par exemple) étant la très grande majorité du temps géolocalisés en France. Le .vet est très bien aussi, il permet d'alléger grandement ce qu'on met devant le TLD, mais plus cher : +/- 40€HT/an en 2022.
Je pense qu'il faut considérer le site internet et les réseaux sociaux comme deux entités à part. Le premier peut être complémentaire au second, mais on peut très bien avoir une activité en ligne uniquement avec l'un ou l'autre. Le site internet reste cependant un gage de qualité que tout bon expert en communication confirmerait sans aucun doute.
De plus, il est devenu très simple de nos jours de créer un site hautement personnalisable à un coût modéré et sans effort démesuré. Chez OVH par exemple, à l'heure où j'écris ces lignes soit en mai 2022, on peut louer un hébergement pour moins de 6€HT par mois avec une BP et un espace de stockage très largement suffisants pour une structure vétérinaire, quelle que soit sa taille. On peut ensuite installer un CMS en un click sans avoir à taper la moindre ligne de commande ni avoir la moindre connaissance en CSS ou HTML, et personnaliser un site préfabriqué sans le moindre centimètre de pub ! A ce prix, pourquoi se priver ?