Nous l'avons acheté fin 2021. Il s'agit d'un serveur tour d'entrée de gamme de chez Dell, le PowerEdge T140. Il fait grosso modo la taille d'une tour classique et même s'il n'est pas rackable (c'est-à-dire qu'on ne peut pas le visser pour le suspendre, mais juste le poser), j'ai réussi à le rentrer à la verticale dans la baie de brassage.

A gauche, un serveur de secours fait maison, à droite le Dell PowerEdge T140
A gauche, un serveur de secours DIY, à droite le Dell PowerEdge T140

Il contient 4 bus PCI dont 3 sont sont déjà occupés :

  • Un bus PCIe x8 pour le contrôleur RAID matériel des disques durs ;
  • Un bus PCIe x8 pour le contrôleur du système d'amorçage, contenant 2 SSD ;
  • Un bus PCIe x1 contenant une carte Ethernet Gigabit avec 2 ports ;
  • Un bus PCIe x16 vacant.
De haut en bas, on a : le contrôleur d'amorçage, une carte réseau, un bus x16 vacant et le contrôleur RAID
De haut en bas, on a : le contrôleur d'amorçage, une carte réseau, un bus x16 vacant et le contrôleur RAID

Il est équipé d'un processeur Intel Xeon E-2224 à quatre cœurs sorti fin 2019. Il y a une barrette de RAM DDR4 de 8 Go à 2666 MT/s, ce qui n'est pas transcendant, mais c'est suffisant pour l'instant, et j'ai la possibilité de mettre jusqu'à 4 barrettes.

L'UEFI/BIOS intègre bien sûr Secure Boot, ce qui est à mon sens indispensable sur un système centralisé. Il est naturellement possible de protéger l'accès et/ou le démarrage du BIOS par mot de passe.

La connexion réseau

Il y a une carte réseau intégrée comportant 2 ports Ethernet que j'ai couplé à une autre carte réseau munie de 2 ports raccordée au bus PCIe x1, ce qui est pratique pour assurer la redondance, et une troisième carte réseau pour le système iDRAC9 propre à Dell, permettant d'accéder à certaines fonctionnalités du BIOS à distance et notamment l'allumage de la machine (fonction très très pratique quand la baie est fermée à clef, ou que vous êtes chez vous par exemple). Par contre, il n'y a qu'une seule alimentation. Cela fait un total de 5 ports Ethernet occupés sur le switch.

Le switch avec les 5 ports en bas à droite occupés par le serveur Dell
Les 5 ports en bas à droite sont occupés par le serveur. Même chez Michelin, aucun serveur n'en a autant.

Les supports de stockage

Il y a la place pour 4 disques durs SATA ou SAS. Les disques SAS étant extrêmement chers, nous sommes restés sur le protocole SATA du commun des mortels avec 4 disques durs de la marque Western DIgital, modèle RED, d'une capacité de 2 To chacun. Ils sont raccordés via un câble mini-SAS SFF-8643 à un contrôleur RAID matériel Dell PERC H740P intégrant une batterie de secours, utile en cas de coupure de courant inopinée (même si le serveur est raccordé à un onduleur, une panne de courant peut toujours avoir lieu en aval). J'ai opté pour le RAID5. Nous disposons donc d'un espace utile de 6 To. Ces disques sont dédiés au données.

On peut bien sûr se passer du contrôleur RAID matériel et brancher les disques directement à la CM à l'aide d'un câble mini-SAS, mais mui de la connectique SFF-8087.

Les 4 disques durs sont superposés
On peut superposer 4 HDD 3,5", dans des boîtiers d'encastrement internes, sans LED. Il faut ouvrir la tour pour les manipuler.
La RAM et le connecteur mini-SAS SFF-8087
La RAM et le connecteur SFF-8087 entouré en rouge.

Un bus PCI 8x est équipé du contrôleur BOSS-S1 de chez Dell sur lequel il y a deux SSD au format M.2 dédiés au système d'exploitation. Ce sont des WD RED de 512 Go chacun en SATA — le protocole NVMe n'est pas pris en charge par ce contrôleur. Il sont en RAID1, c'est-à-dire en copie miroir. Il y a donc 512 Go d'espace disponible ce qui est très largement suffisant pour une clinique vétérinaire, n'ayant pas besoin de logiciels de productivité gourmands en espace disque.

L'OS

J'ai opté pour Windows Server 2022 Standard Edition fraîchement sortie. Ce serveur est compatible, notamment grâce à sa puce TPM 2.0. J'aurais pu me contenter de la version Essentials qui est beaucoup moins chère et suffisante pour une structure vétérinaire, mais avec trop de limitation à mon goût. De plus, la licence OEM proposée avec le serveur rentrait dans le budget.

Surveillance matérielle

Il est possible d'obtenir les informations de statut matériel via iDRAC. Comme dit plus haut, on peut très simplement accéder à une interface web sur une machine distante grâce à son navigateur préféré, en tapant l'adresse IP délivrée par le serveur DHCP à la carte réseau dédiée. On tombe alors sur une interface très user friendly, dont voici un menu type :

Le menu iDRAC de chez Dell
Le menu iDRAC de chez Dell offre une interface agréable

L'inconvénient de ce module est qu'il ne permet pas, dans sa version actuelle, de désactiver un disque. Si l'un d'eux est dégradé, ou qu'on veut simplement faire un échange, il faut préalablement éteindre la machine pour éviter tout risque d'erreurs de lecture/écriture, voire d'endommager le disque à débrancher. Pour compenser cette lacune j'ai installé Dell OMSA, accessible lui aussi via une interface web, et qui permet cette fonctionnalité :

Capture d'écran du logiciel Dell OMSA
Le style est moins fun mais les fonctionnalités sont plus nombreuses.

Il suffit de sélectionner le menu déroulant "Tâches disponibles" et de mettre sur "Hors ligne". On valide et on peut débrancher le disque à changer en toute sécurité.